C’est une tendance forte du moment lancée par des beautystas écolos et soucieuses de la composition des produits cosmétiques.
Petite leçon d’anglais pour commencer : le « no poo », c’est l’abréviation de « no shampoo », ou pas de shampoing en français. Les adeptes du « no poo » préconisent donc de bannir purement et simplement le shampoing !
On découvre plus précisément les motivations des « no poo », les avantages de la méthode et enfin, pour les plus motivées, comment s’y mettre !
Qu’est-ce que le no poo ?
Le mouvement no poo est né d’un constat effrayant sur la composition des cosmétiques capillaires.
En effet, les shampoings sont gorgés d’agents potentiellement toxiques (sulfates, parabens, silicones …) qui sont tenus responsables d’irritation, de perturbation endocrinienne, voire reconnus comme cancérigènes.
En plus d’être nocifs pour la santé, ils sont accusés de nuire à l’environnement…
Les partisans du « no poo » disent donc bye-bye aux produits issus de la pétro-chimie pour se tourner vers des ingrédients plus naturels.
Dans le « no poo », il y a aussi l’idée que plus on utilise des soins cosmétiques pour les cheveux, plus on les rend dépendants et incapables de resplendir par eux-mêmes.
Par extension, le no poo c’est aussi réduire au maximum la fréquence de ses lavages. Exit les deux ou trois lavages par semaine !
On distingue deux variantes de cette tendance : le « low poo » et le « water only ».
Les « low poo » se lavent les cheveux avec de l’après-shampoing (qui, il faut le savoir, contient aussi une base lavante).
Quant aux « water only », comme son nom l’indique, elles se contentent de rincer soigneusement leurs cheveux à l’eau sans utiliser aucun produit.
Pourquoi adopter le no poo ? 3 bienfaits
1. Une démarche zéro déchet
Quand on est sensible à l’écologie et qu’on essaie de réduire ses déchets au maximum, la démarche « no poo » s’inscrit complètement dans ce projet.
En n’achetant plus de shampoing, on évite des dizaines de flacons en plastique par an (les personnes à chevelures épaisses et longues savent qu’une bouteille de shampoing ne dure pas très longtemps).
C’est aussi l’occasion d’utiliser des ingrédients qu’on a chez soi (un œuf, un yaourt, une huile végétale…) pour les détourner en recettes capillaires, une bonne façon de viser le zéro gaspillage !
2. Un soin sur-mesure
Selon la saison, l’environnement et notre état de forme du moment, nos cheveux n’ont pas toujours les mêmes besoins.
Quand on utilise des shampoings, soit on est fidèle au même modèle, soit on en change régulièrement — mais plutôt quand notre flacon est terminé et rarement en cours de route.
Résultat : on n’a pas toujours sous la main le shampoing adapté aux besoins capillaires du moment. C’est là l’un des intérêts du « no poo » : formuler des soins parfaitement adéquats aux besoins de nos cheveux.
Quand on constate, par exemple, que les cheveux sont gras, on adapte la composition avec un produit dégraissant et assainissant comme l’argile verte ou du rhassoul. Si la fois d’après, on déplore un manque d’éclat, on peut ajouter du vinaigre de cidre.
Bref, on est à l’écoute de ses cheveux et on leur offre un soin sur-mesure pour rétablir un déséquilibre, booster la brillance, traiter en profondeur, etc.
3. Des bienfaits sur les cheveux
Evidemment, pour se lancer dans le « no poo », il faut aussi y voir des résultats en terme de santé capillaire.
Les constats sont divers mais les adeptes sont unanimes : leurs cheveux vont mieux depuis qu’ils ne sont plus shampouinés et sont tous simplement plus beaux !
En vrac, on entend : des cheveux qui poussent plus vite, un cuir chevelu qui gratte moins, des racines qui graissent plus lentement, une texture qui a plus de corps, des mèches moins cassantes, une chute de cheveux ralentie…
Comment passer au no poo ?
Attention, on ne se lance pas dans le « no poo » du jour au lendemain !
Il y a tout un protocole à respecter pour changer ses habitudes en douceur et un mot d’ordre : la patience.
- On se débarrasse de tous ses shampoings industriels et on investit dans des formules bio, dites clean (sans agents nocifs). Au choix, on opte pour un produit liquide ou solide (top quand on veut vraiment faire un effort côté réduction des déchets) ;
- On espace ses shampoings au fur et à mesure, en fonction du rythme que l’on avait. Autrement dit, les personnes qui se lavaient la tête tous les jours commencent par réduire la fréquence à un jour sur deux, celles qui se shampouinaient deux fois par semaine essaient de tenir cinq jours sans shampoing, etc. On attend d’être à un shampoing par semaine avant d’aller plus loin ;
- Vient ensuite le moment de la cure de sébum, psychologiquement pas facile : on ne se lave plus les cheveux pendant un mois ! Durant ce temps, on se brosse les cheveux deux fois par jour consciencieusement, l’idée c’est de bien répartir le sébum sur toute la longueur pour qu’il gaine la fibre capillaire. Après chaque brossage, on lave la brosse. Pendant ce mois, la production de sébum doit s’auto-réguler ;
- Bienvenue dans un nouveau monde, il ne vous reste plus qu’à trouver des recettes de shampoing « no poo » sur Internet et inventer les vôtres ! Shampoing sec en poudre à base de farine de maïs, formule purifiante avec du bicarbonate, un soin nourrissant à la banane ou à l’avocat…
Les 3 erreurs les plus fréquentes
- Aller trop vite dans le processus : si on zappe des étapes, le cuir chevelu n’a pas le temps de s’adapter et l’on risque de se retrouver avec des cheveux poisseux, des pellicules, un volume raplapla, bref, rien de très engageant !
- Ne pas réfléchir et se mettre n’importe quoi sur la tête parce que c’est naturel : dans chaque recette, il faut penser à un agent lavant, un ingrédient soin en fonction du besoin du moment et un élément pour lier le tout ;
- Se décourager : toutes les prêtresses du « no poo » en sont conscientes : la transition est parfois compliquée mais on vise des résultats sur le long terme.